Where the magic happens: Interview de notre chef de produit EQ
Where the magic happens
Interview de notre chef de produit Anaïs Munoz, responsable du pôle recherche et développement.
Comment devient-on formulateur en cosmétique ? Quelles sont les grandes étapes de la formulation d’un produit ? Découvrez qui se cache derrière chacune de nos formules, au centre de nos produits et de la magie du monde de la cosmétique responsable.
Anaïs, peux tu nous donner les grandes étapes de développement d’un produit cosmétique ?
Définir ce que l’on souhaite développer, pour qui et dans quel but est le point de départ. Une fois les objectifs de développement fixés et rédigés sous forme de cahier des charges, la viabilité commerciale du projet peut commencer à être étudiée et le développement opérationnel du produit peut être lancé.
C’est généralement la formulation en laboratoire qui débute, car souvent longue, avec en parallèle la recherche du packaging dans lequel proposer la formule aux futurs utilisateurs (tube, flacon, pot…).
Dès que la formule et le packaging plaisent et sont validés par l’équipe marketing, la phase de tests commence afin d’assurer :
- la stabilité de la formule dans le temps,
- la compatibilité de la formule avec son packaging,
- sa bonne tolérance oculaire et cutanée,
- son efficacité face aux bénéfices recherchés,
- son profil non écotoxique si cette vérification fait partie du positionnement souhaité pour le produit développé
Cette phase de tests se conclut par la validation de la sécurité du produit, réalisée par un toxicologue expert indépendant.
La création des futurs décors imprimés sur les packagings est lancée en parallèle des tests. Ils seront définitivement validés à réception des résultats qui conditionnent ce que nous avons le droit ou non de revendiquer.
Après avoir vérifié la bonne transposition industrielle de la formule, le matériel utilisé au laboratoire pendant le développement étant différent du matériel industriel, tout est alors théoriquement prêt pour lancer la production.
Le cas particulier des cosmétiques certifiés BIO impose en plus la validation, par un organisme certificateur indépendant, de la formule, des articles de conditionnement, des décors, du site industriel de production et de la communication prévue. Chaque étape et composant est validé en vue d’obtenir cette certification BIO du produit fini. L’approche est très complète et globale, il ne s’agit pas uniquement de certifier la formule.
Quel cursus faut-il suivre pour s’orienter vers ce métier ?
Plusieurs voies sont possibles pour travailler en développement de produits cosmétiques et notamment en tant que formulateur/trice (BAC + 3) ou de chef de projet en formulation (BAC + 5). Quel que soit le cursus suivi, commencer par formuler au laboratoire est le meilleur moyen d’acquérir une solide expérience technique pour prétendre ensuite à des métiers offrant une vision plus globale (gestion de projet / responsable laboratoire / responsable R&D…).
L’idéal est donc de s’orienter le plus tôt possible vers un cursus où la Chimie ou les produits de santé sont au cœur des enseignements. A l’Université, la voie la plus directe reste d’intégrer une Licence de Chimie puis éventuellement un Master 2 Pro en Cosmétologie pour aller jusqu’au BAC+5, qu’il est aussi possible d’intégrer après un cursus plus orienté Biologie / Biochimie. Je suis d’ailleurs biologiste de formation et non chimiste... Les écoles d’ingénieur spécialisées en Chimie offrent également la possibilité de se spécialiser en cosmétologie, qu’il s’agisse des métiers de la formulation ou de métiers plus orientés vers les procédés industriels, de même que le cursus en pharmacie. Ce dernier permet de bifurquer en fin de cursus vers la cosmétologie, plutôt que de poursuivre sur une voie entièrement dédiée à l’officine.
Malgré la théorie, je répète souvent aux étudiants et lycéens qui me demandent comment faire qu’il ne faut jamais perdre de vue l’existence de nombreuses passerelles entre les formations et que leur propre motivation restera déterminante. Même si l’orientation choisie au départ s’est révélée légèrement différente du parcours classique.
Comment décides-tu de développer tel ou tel produit au sein d’EQ ?
Commencer par une projection dans le futur, puisqu’il est question de développer des produits qui seront mis sur le marché au terme de 2 bonnes années de développement. Avoir une idée c’est bien, s’assurer qu’elle sera toujours d’actualité dans 2 ou 3 ans, c’est mieux.
Chez EQ, tout est travail d’équipe. Chaque membre de la team fait sa propre veille du marché en France et à l’international, en profitant de salons, de déplacements divers et variés… mais aussi en observant ce qui se passe tout autour de nous et pas uniquement dans un contexte professionnel. S’ouvrir, être curieux, tester continuellement des produits, se questionner sur nos besoins, questionner les sportifs que nous sommes et qui nous entourent, observer notre quotidien. Le résultat de cette veille active se concrétise généralement par une très longue liste d’idées intéressantes et tout le challenge est de ne finalement retenir que les plus prometteuses. Les retours terrains de notre équipe commerciale, en France et à l’international, sont évidemment un excellent moyen de faire remonter efficacement les tendances et certaines attentes du public, parfois spécifiques à certains pays. Il peut aussi dans certains cas « juste » être question d’améliorer un produit existant.
Une fois posées lors de nos brainstormings, ces idées sont classées et passées dans un entonnoir de plus en plus sélectif en fonction des priorités fixées pour le développement de notre marque, EQ. Est-ce pertinent ? Est-ce le moment de sortir ce produit ? Est-ce une priorité ? Ce produit ne va-t-il pas faire de l’ombre à celui-ci ? Ou au contraire, va-t-il venir compléter et dynamiser la gamme existante ? Autant de questions à se poser.
Dès que l’idée est validée, si son positionnement commercial est cohérent et que son développement est techniquement et financièrement viable, le GO pour développer est donné ! Rendez-vous 2 ans plus tard… ☺
La grande question que tout le monde se pose : est-ce que tu formules toi-même tous tes cosmétiques à la maison ?
Non, j’avoue ne pas prendre le temps de formuler mes propres produits, même les plus simples. Quoique… même si on ne peut pas réellement parler de formulation, j’utilise souvent certaines huiles végétales bio seules ou en mélanges telles que l’huile de noisette (qui sent très bon !) parfaite pour le visage.
Formuler à la maison c’est bien, mais on ne peut pas tout faire en toute sécurité et certaines textures sont quand même bien plus agréables à utiliser lorsqu’il s’agit de produits élaborés par des marques disposant de moyens plus importants que ma simple cuisine.
Top 5 des meillleurs côtés du métier de formulateur:
1. Contribuer au bien-être des gens, qui passe par des petits moments quotidiens de plaisir simple ou par l’apport de solutions répondant à des besoins plus fondamentaux.
2. Travailler dans un laboratoire qui sent bon ! Ça peut paraître assez futile mais lorsqu’il s’agit d’y passer autant d’heures par semaine, ce détail devient un réel avantage.
3. Développer un produit cosmétique, c’est l’imaginer, créer sa formule, proposer, s’adapter aux contraintes et résoudre de nombreuses énigmes. Aucun projet ne se déroule de façon linéaire et le quotidien du formulateur, plutôt riche en surprises et rebondissements, est donc loin d’être routinier !
4. Interagir avec une large palette de métiers et développer une vision d’ensemble sur les projets. Ces interactions permettent d’apprendre dans beaucoup d’autres domaines, rendant chaque projet d’autant plus dynamique et passionnant.
5. Tenir entre ses mains le résultat concret (le produit fini) de chacune de ces aventures, est clairement le petit plaisir du formulateur. Si le produit est en plus apprécié du grand public, c’est encore mieux…
Les 5 contraintes d’un formulateur:
1. Porter une blouse blanche (et propre !) toute la journée, 5 jours sur 7. Ne pas oublier de la mettre, y compris lorsqu’il fait chaud. Heureusement, on s’y habitue très rapidement et parfois certains aménagements sont possibles selon les laboratoires.
2. Se laver les mains jusqu’à 15 ou 20 fois par jour. Mieux vaut utiliser un savon doux et une bonne crème hydratante à portée de main !
3. Mettre une charlotte sur la tête et des sur-chaussures aux pieds (en plus de la blouse) avant de rendre visite à ses collègues de la production. L’hygiène y est extrêmement contrôlée, avec des procédures qualité très strictes et finalement, la simple blouse du laboratoire n’est rien à côté de la tenue intégrale…
4. Suivre ses produits en stabilité. Formuler un beau produit à la texture agréable et qui sent bon est une chose. Garantir sa stabilité en est une autre et pour cela, un suivi régulier des formules à différentes températures et pendant plusieurs mois / années est indispensable. Le protocole est assez répétitif et bien loin de l’aspect créatif du métier, qui attire le plus souvent les étudiants dans cette voie, mais cette étape reste essentielle et incontournable pour garantir la qualité et l’innocuité du produit.
5. Quelques (petites) frustrations. Comme toute personne qui développe selon un cahier des charges précis et rédigé par une tierce personne, le formulateur doit parfois savoir mettre de côté ses propres idées et sa créativité débordante pour satisfaire le donneur d’ordre. Le chef de produit ayant le dernier mot sur la validation des soumissions, les choix qui sont faits ne sont pas toujours ceux du formulateur… A lui d’être persuasif, parfois stratège et d’utiliser un vocabulaire convaincant.
Ta routine beauté
Elle est assez simple. Je vais à l’essentiel en choisissant des produits coups de cœur qui me font réellement plaisir et qui m’accompagnent généralement pendant un certain temps.
Le matin pour me rafraîchir, j’utilise sur le visage de l’eau froide, puis une crème adaptée à la saison : plutôt hydratante et très légère au printemps / été pour éviter de l’asphyxier, je choisis une texture légèrement plus riche et nourrissante quand il commence à faire froid afin de la protéger, d’éviter les rougeurs et les tiraillements. Si j’aime beaucoup les produits parfumés sous la douche ou pour la journée, le soir je me démaquille avec une eau micellaire neutre, fraîche et très légère. En hiver, si j’ai la peau trop sèche, il m’arrive d’utiliser de l’huile de noisette vierge bio en soin de nuit. Elle rend la peau toute douce et j’ai l’impression d’avoir meilleure mine le lendemain matin.
La douche tiède et relaxante du soir est pour moi un incontournable. Je termine toujours par un rinçage à l’eau froide pour favoriser une meilleure circulation au niveau des jambes et si ça ne suffit pas, j’utilise en complément le nouveau Gel Cryo Relaxant EQ développé pour les sportifs. Du côté des shampooings, j’utilise de plus en plus de produits certifiés Bio et sans sulfate qui sont moins irritants, plus éco friendly et qui alourdissent moins mes cheveux. Mon shampooing me sert aussi de gel douche et cheveux longs obligent, je termine toujours par un soin démêlant après-shampooing.
Sur le corps, j’alterne entre la Crème Hydratante Sublimatrice et l’Huile Merveilleuse EQ. Quant à mes cheveux, j’utilise ponctuellement mais de plus en plus souvent le Sérum Réparateur & Protecteur, surtout lorsqu’ils sont abîmés ou avant de les sécher au sèche-cheveux. J’aime beaucoup son parfum solaire qui est le même que celui de la Crème Hydratante Sublimatrice, mes cheveux sont moins rèches, plus doux et sentent l’été !
Au-delà de cette routine cosmétique, j’adore le thé vert dont les propriétés détoxifiantes (et autres) ne sont plus à démontrer. J’en bois donc régulièrement, en mélange avec des fleurs, des fruits et des épices. J’aime aussi beaucoup les carottes et tout ce qui est orange et ressemble à une citrouille… je ne sais pas si cela rend plus aimable, mais ces légumes sont riches en vitamines et carotène ce qui ne peut pas faire de mal. ☺
Ton produit chouchou chez EQ
Sans hésiter la Crème Hydratante Sublimatrice pour le corps, arrivée l’été dernier. Son parfum ultra solaire aux notes tropicales est parfait pour commencer la journée en souriant, et ça fonctionne ! Il m’évoque de longues journées ensoleillées et de belles destinations de voyage… ce qui en fait un de mes remèdes contre les jours de grisaille. Sa texture hydratante et légèrement irisée est en plus très douce, elle laisse sur la peau un voile lumineux au toucher velours sans utiliser de silicones ! Un vrai bonheur sensoriel qui m’emmène chaque jour au bord d’un lagon… pendant toute l’année.
Pourquoi avoir choisi la cosmétique responsable ?
Passionnée par les sciences naturelles, je passe la plupart de mon temps libre à l’extérieur, loin des villes. J’adore me perdre en montagne, photographier ses sommets enneigés, observer la nature qui nous entoure, pratiquer des sports outdoors… et la liste est encore longue.
A défaut d’en faire mon métier, j’ai commencé par passer certaines de mes vacances à travailler comme éco volontaire pour différentes associations de protection de la faune sauvage. Puis, j’ai rapidement ressenti le besoin de donner du sens à mon quotidien très cosmétique en participant au développement d’une marque qui serait en accord avec les valeurs de respect et de préservation de l’environnement auxquelles je crois et que je défends à titre personnel.
Des alternatives à une consommation passive et conventionnelle existent et sont heureusement possibles, le tout étant de choisir cette direction plutôt qu’une autre. Après avoir travaillé pour différentes marques, françaises et étrangères, j’ai de plus en plus pris la mesure des différents axes de développement qu’il était possible de mettre en place et des choix s’offrant aux chefs de produits et formulateurs.
Cette rencontre avec EQ est donc arrivée au parfait moment, il y a maintenant plus de 3 ans, et l’aventure continue au sein d’une équipe partageant ces mêmes valeurs.
Quel est ton engagement au quotidien pour respecter la planète ?
L’alimentation étant au cœur de notre consommation quotidienne, elle est un axe majeur d’amélioration possible et je pense qu’il s’agit du principal me concernant. Je privilégie donc le local, les circuits courts, les magasins Bio, les produits issus de l’agriculture biologique, ainsi que ceux présentés en vrac ou sans emballage superflus. Sans oublier de trier ses emballages, ce qui paraît assez basique mais loin d’être partout systématique. Je préfère également acheter en petites quantités, même si il faut y retourner plus souvent, afin d’éviter le gaspillage. Enfin, je suis végétarienne et quand on a une idée plus concrète des quantités d’eau cachée nécessaires à produire de la viande (cf association « Du Flocon à la Vague ») alors même que certains n’ont pas accès à l’eau potable, on commence à réfléchir sérieusement à ce non-sens. Je ne suis pas devenue veggie pour cette raison, mais elle contribue à me faire penser que ce fut un bon choix en ce qui me concerne.
En ce qui concerne les produits cosmétiques, je me fais plaisir sans gaspiller. Je privilégie les produits certifiés Bio, aussi efficaces qu’agréables à utiliser. En additionnant chaque produit utilisé tous les jours pendant des années et en intégrant le fait que la plupart de leurs ingrédients finissent rejetés dans l’eau, en plus d’être absorbés par notre peau, on prend vite conscience de l’importance de nos choix en tant que consommateurs réguliers.